Autour de la chicorée...
Tout commence par un courriel que je reçois qui m'annonce que je suis la gagnante d'un tirage au sort pour avoir répondu à un questionnaire sur le site de la Chicorée Leroux. Super !
C'est une boisson courante dans la région et à la maison. Je l'utilise aussi dans la cuisine.
Et voici ce que j'ai découvert en ouvrant le colis
Plein de déclinaison de la chicorée et un superbe livre de cuisine
Pas loin de chez nous, à Orchies, est le royaume de la chicorée Leroux depuis 1858. Les racines de cette jolie plante bleue y sont torréfiées: si vous voulez tout savoir sur le procédé, c'est ICI
La chicorée est liée à des souvenirs de mon enfance... je revois ma grand mère ajouter ces gros grains de chicorée Leroux au café que j'avais moulu en me pinçant les cuisses avec le rebord du moulin à manivelle !
Pas seulement mes souvenirs ! Voyez plutôt cette belle évocation trouvée sur la toile. ( elle est de Jean Pierre Epagne sur son blog Grains d'encre)
Le bol au cheveu.
Où tu as la tête ? Mange donc, ton café va être froid. On est pourtant dimanche mais maman ne cesse de voleter autour de moi, de la cuisinière au buffet. A cette heure les autres jours tout est rangé. On est dimanche et je rêvasse devant le grand bol côtelé à la rose ancienne. Fleur, une année, élue pour mon dessin de fête des mères. Il vient de chez ma grand-mère paternelle. Je le choisis quelquefois sous le regard acide de maman. Je m’amuse de son irritation que je sais contrariée par le statut sacralisé de l’objet, un legs de l’autre bord. Glaise de parentèle qui la retient de m’intimer de le laisser dans le buffet.
Pourquoi tu as pris ce vieux bol ? Je n’ose pas lui dire que je revois dans sa vieille faïence le visage de cette femme sèche et toute de noir vêtue qui m’accueillait toujours avec bonheur, à la descente de ces vieux cars rugissants qui me rendaient malade. Cette mémé parlant aux poules picorant sous sa table tout en tournant, serré entre ses genoux, un moulin à café qui broyait un arôme de grains du Colon mélangés de chicorée Leroux. Je tais que m’émeut sa légère fêlure qui court du bord jusqu’au fond. On dit aussi un cheveu. J’aime cette ligne de cœur. J’y passe le doigt comme sur une veine.
Oups ! les nôtres sont dans le même esprit mais en bleu
A chacun sa madeleine de Proust !
Merci pour vos commentaires